Pendant tout l'été, je me suis entrainé à courir afin de réussir à accomplir le dix kilomètres au Marathon des deux-rives. Aujourd'hui, c'est le grand jour ; le jour J ! Dans quelques minutes, je partirai sur le boulevard Champlain. J'ai les mains moites. je serre très fort la paume de mon père, qui courra lui aussi avec son équipe de recherche afin d'amasser des fonds pour l'hôpital où il travaille. Soudain, j'entends les gens en avant de moi crier. Je me prépare à commencer dans la masse de gens autour de moi, un peu anxieux. Alors, je pars, suivi de mon paternel. J'entends les chaussures des coureurs autour de moi marteler le sol. Je distingue un écriteau indiquant «2,5 km, Ravitaillement dans 50 mètres». Les personnes me crient: -Let's go Philippe! T'es capable! Je prends un verre d'eau que quelqu'un me tend et je repars, un air confiant sur mon visage. Plusieurs minutes s'écoulent et je ressens la fatigue dans mes jambes. Une partie de moi m'ordonne de ralentir, mais je persévère. Une côte se dessine devant moi. Je devance mon père, qui est complètement rouge. La chaleur est presque suffocante. Je me dis «Go, Philippe». J'atteins en peu de temps l'approvisionnement du 8 kilomètres. Je suis épuisé, mais l'eau que je bois me procure un peu d'énergie. «Il n'en reste que deux!» me dis-je. Une odeur de sueur me vient alors au nez. J'accélère jusqu'à doubler le coureur en avant de moi, et le fumet malodorant s'atténue. J'aperçois en quelques temps la ligne d'arrivée. Ma mère et ma soeur m'encouragent: -Vas-y, Philippe! T'es capable! Je «sprint», parcourant les deux cents mètres qui me séparent de la fin. Je scrute mon temps et il indique 57 minutes. Je suis vraiment fier de moi. Un peu plus tard, mon père arrive, lui aussi satisfait de lui. Une chose est sûre, je me rappellerai toujours de cette journée mémorable.